You can’t stay inside all day

2021, Hôtel Pasteur, Rennes.
Installation à l'exposition collective Du vent dans les akènes.

Installation à dimension variable, vidéo projetée, techniques mixtes.
Installation immersive comportant vidéo projetée et objets peints, objets façonnés et déchets.
(photos : Louise Rauschenbach)

Vidéo : https://louise-rauschenbach.com/video-you-got-to-do-something-do-you-understand.html

A quelques mètres de l’entrée un assemblage d’éléments organiques et métalliques s’amassent en une présence accidentée.
Au travers de cette analogie métaphorique, un environnement dichotome conjugue l’industriel aseptisé et la casse auto.

En référence au film Clean shaven (Lodge Kerrigan), you can’t stay inside all day traduit l’absurde d’une difficulté de vivre dans ce monde, de se plier à une réalité qui agresse.
Cette installation immersive navigue entre violence intérieure et extérieure, celle d’une société psychophobe et hygiéniste qui prive ses membres de libre examen1 en maitrisant les corps et corrigeant les esprits étiquetées de “nocivités urbaine”.
En réponse à tout ces assauts, la violence purgatoire transfigure en une production de formes abruptes apparaissant comme autant d’antonymes à l’environnement aseptisé qui les entoure et auquel elles résistent.

Tirés de films fragmentés dans le cadre de la réalisation de l’exposition, Bug (William Friedkin), Tokyo Fist (Shin'ya Tsukamoto) et Clean, Shaven (Lodge Kerrigan)  font partie des récits qui appuient la recherche de Louise Rauschenbach. Son projet d’installation prolonge le fantasme du personnage Peter Evans (Bug) s’immolant dans sa chambre d’hôtel recouverte d’aluminium toute éclairée de bleu, éliminant ainsi les insectes qui colonisent son corps pour transmettre ses informations à des structures de pouvoirs.

Comme souvent dans les installations de l’artiste, une oeuvre numérique tutoies le spectateur et questionne son auteur dans un dialogue intérieur, notamment au travers de textes et d’extraits qui lui font échos.
La video you got to do something vient faire intrusion à l’intime, au monde intérieur. Une frénésie s’installe dès les premières secondes de visionnage: drones, machines de contrôle, grésillement et fracas nourrissent l’environnement d’un visuel apocalyptique et d’un mal être intérieur car ici règne la névrose noogène2 des personnages.
you got to do something se termine par l’explosion sans fin d’un camion rempli de fuel où alarmes et détonations entrecoupent le dialogue d’un échange téléphonique de l’artiste et de sa mère, la discussion prend la tournure d’un dernier échange incohérent avant une potentielle fin tragique.

1. Action d'étudier quelque chose, de réfléchir à quelque chose, de peser les éléments d'un problème, d'un fait, pour apprendre, comprendre ou agir au mieux. CNRTL. (s. d.). Libre examen. Consulté en 2022 sur https://cnrtl.fr

2. Lorsqu’apparaît un sentiment d’absence de sens de sa propre existence, l’homme vit une frustration existentielle pouvant aller jusqu’à un sentiment d’absurdité appelé “vide existentiel”. Ce dernier fait le lit des névroses appelées "noogènes". (D.Blanc, 2013) La logothérapie : une psychothérapie à la recherche du sens. Consulté en 2022 sur https://www.edimark.fr/Front/frontpost/getfiles/20279.pdf